L’exposition dresse un portrait de la Seine parisienne à partir d’une série d’objets recueillis dans son lit ou sur ses berges, présentés dans le parcours des vestiges de la Crypte archéologique de l’île de la Cité, en plein centre de Paris.
Ces objets, issus de recherches ou de collectes, rappellent les interactions entre l’homme et le fleuve depuis la Préhistoire. Illustrée par une iconographie variée ainsi que par des restitutions numériques, l’exposition réunit plusieurs chercheurs en archéologie et rassemble près de 150 objets recueillis dans la Seine, dont chacun raconte Paris.
L’exposition témoigne d’abord des installations humaines de l’époque préhistorique, sur les berges du fleuve, puis dans l’Antiquité, le temps de ses premiers aménagements réalisés par les Romains. Les périodes médiévale et moderne recueillent des armes, des ex-voto mais aussi des déchets. Aujourd’hui encore, des découvertes fortuites livrent des armes et fragments d’architecture. L’exposition explore aussi la Seine en amont et en aval de Paris, avec l’évocation de ses sources en Bourgogne, d’une pêcherie antique dans l’Aube, et d’un site paléolithique à Clichy-la Garenne.
Certains objets choisis appartiennent au registre de l’utilitaire : outils et dispositifs pour aménager la nature, armes pour chasser ou se battre. D’autres sont magiques et s’adressent à la bienveillance de la Seine en tant que divinité ou médiatrice. Tous livrent des récits d’hommes et de femmes qui ont construit leur quotidien avec la Seine, qu’il s’agisse des chasseurs néandertaliens ou d’une population parisienne pieuse et superstitieuse. Leurs préoccupations sont encore les nôtres, composer avec l’environnement, exploiter la Seine, la surveiller et l’honorer en la protégeant. L’archéologie permet le décryptage scientifique de ces fragments de vie, magnifiés par le mystère et la matérialité des œuvres contemporaines de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, ainsi que par celle de Yan Tomaszewski.