Alice·x au pays des archives vivantes est une balade sensible dans les fonds du Centre d’Archives LGBTQI+ Paris IDF. Le lapin rose lance une série d’invitations à faire des choses avec les archives et à être ému·e·x·s par elles. Voir, entendre, toucher, prendre, feuilleter : cinq zones de consultation pour fréquenter nos archives sous toutes leurs formes : physiques, numériques, orales, en papier, en bois, en plastique, en images…
L’exposition provoque la rencontre matérielle avec les histoires de nos vies, avec nos médias, de la correspondance au magazine en passant par internet.
Qu’il s’agisse de feuilleter des revues, de photocopier des archives pour les emporter, de toucher des objets, d’ouvrir une correspondance, de voir nos archives orales sur notre plateforme ou de se plonger dans des albums photos : que ressentons-nous dans les espaces d’archives ? Comment les queerisons-nous ? Comment nous auto-archiver, devenir archivacteur·rice·x·s ?
Que mobilisent en nous les archives physiquement, socialement, intellectuellement et affectivement ? Avec cette exposition, nous souhaitons donner au public un aperçu de la diversité de nos usages et de nos pratiques afin de montrer le pouvoir émancipateur de la mémoire.
[À PROPOS DU CENTRE D’ARCHIVES LGBTQI+ PARIS IDF]
Créé à l’initiative d’Act Up-Paris en 2017, installé depuis l’été 2022 à Césure/Plateau Urbain, dans le 5e arrondissement de Paris, le Centre d’Archives LGBTQI+ Paris IDF met en œuvre une culture de l’archive vivante, populaire et accessible à toustes. Géré de façon autonome et communautaire, il s’oppose aux dynamiques de dépossession et d’invisibilisation qui privent les personnes LGBTQI+ de leur histoire et démocratise la collecte, la production et la consultation d’archives.
Collecter, classer, conserver, communiquer. Le Centre suit les «quatre C», qui sont les missions de l’archivistique traditionnelle en les adaptant aux spécificités des archives LGBTQI+. Il y ajoute un cinquième C, celui de « Création » en impulsant la création d’archives orales et de dispositifs artistiques, performatifs, DIY ou fictionnels à partir des archives.
À ce jour, avec plus de 40 fonds, le Centre a constitué 150m linéaires d’archives physiques (regroupant documents imprimés, livres, revues, tracts, correspondances mais aussi objets, costumes, banderoles et pancartes de manifestations)
et il a produit près de 100 heures d’archives orales.
En favorisant la multiplicité des récits et des expériences ainsi que la diversité des formes possibles d’archives, il assure aux générations actuelles et futures des ressources pertinentes pour leurs vies. Il rend visibles les histoires, les récits et les cultures des personnes LGBTQI+ et participe ainsi à la lutte contre les discriminations de manière affirmative par l’émancipation de la mémoire.
Avec son installation prochaine dans un espace pérenne de 600m2 dans le 19e arrondissement, le Centre ambitionne d’être un véritable espace culturel (comme il en existe déjà à Berlin, San Francisco, Bologne ou Amsterdam) autour des archives et de leur production collective : ateliers de formation, conférences, séminaires, résidences d’artistes et de création, performances, projections/débats, master class, activités pédagogiques.