La 61e Biennale d’art de Venise, intitulée In Minor Keys, se déroulera du samedi 9 mai au dimanche 22 novembre 2026.
À l’issue d’une commission de sélection organisée par l’Institut français, Yto Barrada a été désignée pour représenter la France à La Biennale di Venezia en 2026. Le choix de cette commission, présidée par Claire Le Restif, directrice du Centre d’art contemporain d’Ivry – le Crédac, a été retenu par Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et Rachida Dati, ministre de la Culture. L’artiste a choisi de confier le commissariat de son exposition à Myriam Ben Salah, directrice et commissaire en chef de la Renaissance Society à Chicago.
Le jury a choisi Yto Barrada « pour sa pratique multidisciplinaire qui fédère diverses communautés artistiques et sociales en quête d’une nouvelle utopie. Chercheuse iconoclaste, artiste totale et sans frontières, Yto Barrada réinvente la « sculpture sociale » à la lumière des pédagogies alternatives et transforme les canons du modernisme en un jardin pluriel. De Paris à Tanger, en passant par New-York, elle dessine une cartographie singulière qui recueille de nouvelles voix – invisibles, fragiles, historiques ou oubliées – à transmettre leurs récits. Autant de raisons qui ont mené le jury à inviter Yto Barrada à déployer ses mondes dans l’espace du Pavillon français et à les partager avec les publics de la Biennale de Venise. »
Biographie
Née en 1971 à Paris, Yto Barrada est une artiste franco-marocaine qui vit et travaille entre New York et Tanger. Elle a étudié l’histoire et les sciences politiques à la Sorbonne, puis la photographie à New York. Depuis 25 ans, elle déploie une pratique multidisciplinaire – installation, film, photographie, sculpture, textile et édition – par le biais de projets au long cours qui abordent des questions aussi diverses que la place du jeu dans les pédagogies alternatives, l’instrumentalisation de la botanique dans les politiques urbaines, le trafic international de fossiles de dinosaures, l’anthropologie coloniale, le panafricanisme ou les politiques culturelles durant la guerre froide.
Explorant simultanément faits culturels, processus naturels et récits historiques, les travaux de Yto Barrada portent une attention particulière à la transmission des savoir-faire locaux, à la circulation des formes esthétiques et aux stratégies de désobéissance sociale. Mettant en avant l’idée de communauté, de parenté artistique et de collaboration avec amis et famille, ils comportent souvent une relecture des avant-gardes artistiques modernistes.
Yto Barrada a co-fondé la Cinémathèque de Tanger en 2006. Elle a également créé The Mothership [le vaisseau-mère], centre de recherche et de résidence autour d’un jardin de plantes tinctoriales qu’elle cultive depuis dix ans. The Mothership est un lieu de rassemblement pour artistes, jardiniers et penseurs qui revendique une approche féministe, écologique et ludique de la création et de la transmission des savoirs.
Le travail d’Yto Barrada a fait l’objet d’expositions monographiques au Jeu de Paume, Paris (2006) ; à la Renaissance Society, Chicago (2011) ; à la Tate Modern, Londres (2011) ; au Walker Art Center, Minneapolis, (2013) ; au Carré d’Art, Nîmes (2015) ; au Barbican Centre, Londres (2018) ; au MASS MoCA North Adams, Massachusetts (2021) ; au Museum of Modern Art, New York (2021) ; au Stedelijk Museum, Amsterdam (2022) ; à la Kunsthalle Bielefeld, Allemagne (2023) ; à Césure – Plateau urbain dans le cadre du Festival d’Automne (2023) ; au MoMA PS1, New-York (2024), entre autres. Elle a également participé à de nombreuses biennales, dont celles de Venise (2007, 2011), Sharjah (2011), Istanbul (2013), Marrakech (2016), Gwangju (2018) et Whitney (2022).
Les oeuvres d’Yto Barrada font partie de collections publiques à travers le monde, notamment celles du Centre Pompidou (Paris), du MoMA (New-York), de la Tate Modern (Londres), de la Kunsthalle Basel, du Metropolitan Museum of Art (New York) du Reina Sofia (Madrid), du Mathaf (Doha) et du Mumok (Vienne), entre autres.
Parmi ses distinctions, l’artiste a été désignée Artiste de l’année par le Deutsche Guggenheim en 2011. Elle a également bénéficié de la bourse de recherche du Peabody Museum (Harvard University) en 2013-2014, de la Soros Arts Fellowship en 2023 et reçu de nombreux prix, dont le Abraaj Group Art Prize en 2015, le Roy R. Neuberger Prize en 2019, le Mario Merz Prize et le Queen Sonja Print Award en 2022.
Elle est représentée par la galerie Polaris (Paris), Sfeir-Semler Gallery (Beyrouth, Hambourg) et Pace Gallery (New York, Londres, Séoul, Hong Kong, Genève, Los Angeles, Tokyo).