Récemment disparu, l’anthropologue Jean Jamin avait fondé la revue Gradhiva en 1986 avec son ami Michel Leiris ; il a dirigé pendant neuf ans cette « revue d’histoire et d’archives de l’anthropologie » novatrice dans sa composition comme dans ses thématiques.
Ce numéro de la revue rend hommage à son inventivité, sa liberté et son érudition à travers une série de réflexions sur des thèmes qu’il a abordés en pionnier : les archives, nouvelles sources pour une histoire de l’anthropologie dont il fut, en France, le grand artisan ; l’épistémologie de cette discipline à travers la question de l’écriture du terrain ethnographique ; les rapports, enfin, qu’elle entretient à la fiction et aux arts.
Cet ensemble de textes et d’entretiens est complété par des documents d’archive inédits, photographies et correspondances qui nous plongent dans l’anthropologie des années 1980 et le travail de ce chercheur éclectique qui reste aujourd’hui une inspiration féconde pour toute réflexion faisant dialoguer l’ethnologie avec la littérature, la musique ou l’histoire.